La journée a été célébrée sous le thème « TWIBUKE, TURENGERE IVYATUBABAJE, TUREKURIRANIRE, MU NTUMBERO YO GUKIRA KUGIRA TWUBAKE IKIBANO KIBEREYE ».
La Commission Diocésaine Justice et Paix (CDJP en sigle), en collaboration avec Agiamondo a organisé, samedi le 15 janvier 2022 à la Paroisse Muramvya, une journée de célébration de mémoire à l’intention des victimes des différentes crises qui ont endeuilléle Burundi en général et la Paroisse Muramvya en particulier.
La journéea commencé par la Célébration Eucharistique dans l’église paroissiale, une messe qui était présidée par Monseigneur Anatole RUBERINYANGE, Vicaire Généraldu Diocèse de Bujumbura ayant représenté l’Archevêque, en compagnie de l’Abbé Anicet SHUMBUSHO, SecrétaireExécutif de la CDJP Bujumbura, l’Abbé Léon NIZIGAMA Curé de la paroisse Muramvya et l’Abbé Claver NDAYIRAGIJE, Vicaire Episcopal de Muramvya.
La messe a également connu la participation des représentants des victimes des différentes guerres qui ont endeuillé notre Pays, les consacrés des groupes porteurs et certains natifs de Muramvya.
Dans son homélie, Monseigneur Anatole Ruberinyange a d’abord présenté aux chrétiens de Muramvyales salutations de son Excellence Monseigneur Archevêque de Bujumbura et sa bénédiction accompagnée de vœux d’amour et de paix. Il a ensuite signalé qu’au cours de cette messe, on va prier pour toutes les personnes tuées dans les différentes crises qui ont secoué le Burundi. Il a aussi demandé à tout chrétien qui était présent de prier pour tous les innocents tuésafinque leur sang versésoit une corde de réconciliation. En se basant sur l’évangile, il a beaucoup insisté sur un bon exemple donné par Jésus Christ surle pardon, lui qui a pardonnéà ceux qui l’ont crucifié et a donné la paix à ses disciples au moment où ils étaient enfermés par peur des juifs.
Monseigneur Anatole Ruberinyange a aussi signalé que la paix que Jésus donne provient de l’Esprit Saint,
et a ainsi demandé aux fidèles d’invoquer toujours le Saint Esprit. En ce qui concerne le pardon et la réconciliation, Monseigneur Anatole Ruberinyangea invité les chrétiens à suivre le modèle de Nelson Mandela, lui qui a publiquement pardonné à ceux qui lui ont fait du mal au moment où il était emprisonné. Au cours de cette messe, des différentes intentions ont été présentées accompagnées de différents symboles.
Au moment de la prière eucharistique, en faisant mémoire des défunts, une prière spéciale pour les victimes a été adressée au Seigneur en mentionnant les effectifs des victimes enregistrées et présentées au moment de l’offertoire colline par colline. Ils étaient 1305 innocents tués dans ces différentes crises recensés sur toutes les collines de la commune Muramvya.
Après la messe, les cérémonies se sont poursuivies dans la salle de réception où différents numéros ont été présentés par les jeunes encadrés par les piliers de paix dans le but d’agrémenter la journée. Les différentes allocutions ont été aussi prononcées.
Dans son mot, l’Abbé Anicet SHUMBUSHO a fait savoir que le sens de la journée de commémoration se trouve dans la pastorale de l’Eglise car l’Eglise appelle toujours les chrétiens à se réconcilier. Selon lui, la cohésion sociale est caractérisée par l’amour fraternel qui se matérialise par la justice et la solidarité.
Il a aussi fait savoir que l’objectif de cette célébration est d’offrir à la communauté, une occasion de s’asseoir ensemble pour échanger sur le passé dans le but de pouvoir oublier le passé douloureux pour pouvoir se pardonner et se réconcilier.
Au nom de toutes les personnes qui ont perdu les leurs, Madame Delphine NIMBESHAHO a d’abord remercié son Excellence Monseigneur l’Archevêque de Bujumbura qui a accepté que la journée de commémoration soit célébrée à Muramvya.
Elle a aussi signalé que l’histoire leur a montré qu’il n’y a pas d’ethnies qui tuent mais que c’est un groupe de personnes qui, pour leurs propres profits manipulent la population en semant la haine dans le but d’arriver à leurs fins. Dans son mot, elle n’a pas manqué de montrer que dans la commune Muramvya, il y a des familles de Hutu qui ont caché les familles des Tutsi et vice versa. Elle a terminé son discours en souhaitant que les différents enseignements de pardon et réconciliation dont ils ont bénéficié puissent être dispensés dans toutes les petites communautés chrétiennes vivantes.
Monsieur HABIYAMBERE Onésime a témoigné en disant qu’il a déjà pardonné toutes les personnes qui ont tué les siens. Concernant la cohabitation avec les autres personnes qui ne sont pas de la même ethnie, il a dit qu’elle est bonne. Quand il veut cultiver, il a dit qu’il utilise des propriétés qu’il empreinte chez ses voisins qui ne sont pas de la même ethnie. Il a aussi lancé un appel à ceux qui ne veulent pas pardonner à ceux qui leur ont fait du mal.
Les cérémonies marquant la journée ont été clôturées dans une ambiancede joie animée par les dansestraditionnelles et autres numéros dont les sketchs.