Ce dimanche le 11 septembre 2022, le Diocèse de Ruyigi a célébré son 18ème journée diocésaine justice et paix dans la paroisse de Busoro sous le thème : ‘’ Acceptons de nous dire la vérité pour arriver au pardon et la réconciliation’’.
Les cérémonies de cette journée, présidée par son Excellence Monseigneur l’Evêque du Diocèse de Ruyigi, ont commencé par une prière pour les défunts tués en 1993 et jetés dans une fosse commune située à quelques mètres de la paroisse de Busoro. Après la prière, une marche pour la paix a été inaugurée par la bénédiction d’une grande croix, prévue pour être implantée devant l’église paroissiale de Busoro en signe de la célébration de cette journée.
Le centre de cette journée était la célébration du « don du pardon et de la réconciliation ». Avant la célébration de l’Eucharistie, trois personnes ont demandé publiquement pardon sur les crimes qu’ils ont commis en 1993 et en 1996, après avoir écouté un témoin qui a relaté les faits qui se sont déroulés dans cette paroisse, située en grande partie dans la commune de Bweru. Ils ont reçu le pardon demandé et tous se sont réconciliés en s’embrassant, comme signe de reprendre ensemble le chemin vers un avenir meilleur. Il faut cependant signaler que ce geste public de réconciliation n’est qu’une manifestation de ce qui s’était déjà réalisée au sein des membres de la communauté où les différents crimes ont eu lieu.
Dans leurs propos, ils ont regretté ce qu’ils ont faits, et ont compris la profondeur de la blessure qu’ils ont causé aux victimes et aux rescapés, en enlevant la vie des innocents. Certains d’entre les témoins de ce jour ont directement tué, d’autres ont conduit les militaires vers la cible à supplicier.
Après s’être agenouillé comme signe d’humilité et de reconnaissance face à l’ampleur des crimes qu’ils ont commis, les représentants des familles des victimes ont accordé publiquement le pardon et ont souhaité la paix et la sérénité aux bénéficiaires du pardon.
Applaudissements de reconnaissance, manifestation d’esprit de commisération, tels étaient les gestes qui accompagnaient chaque témoignage de demande et d’accord du pardon. Ainsi, la messe d’action de grâce au cours de laquelle on a pu méditer la parole de Dieu et l’homélie y relative faite par l’Evêque du Diocèse, a été le couronnement de cette célébration.
Au moment des discours, tous les orateurs ont encouragé ceux qui ont demandé pardon et ceux qui ont offert le pardon, regrattant qu’il y a d’autres qui préfèrent occulter la vérité pour vivre dans hypocrisie. Un appel vibrant a été lancé à tous les présumés auteurs, ceux de 1993 comme ceux de 1972 de sortir de leur ghettos ethniques, afin de se regarder dans le miroir pour oser demander pardon pour les fautes dont ils se sont rendus coupables, dans l’unique objectif d’arriver à la cohésion sociale réelle.
Sachons que la journée diocésaine justice et paix a vu participation de la délégation d’une dizaine des membres de la commission vérité et réconciliation, CVR en sigle, dont le Vice-Président de la Commission, Monsieur NINZIZA Clément Noël, des représentants des commissions justice et paix des diocèses du Burundi, des administrateurs communaux de la province de Ruyigi, des prêtres du diocèse Ruyigi et des autres diocèses, des religieuses et d’une marée de fidèles venus des paroisses qui composent le diocèse Ruyigi.
Juvénal NDAYIZEYE, P.F. Communication
SOPRAD - CARITAS RUYIGI.
Commission Épiscopale Justice et Paix
C.E.J.P BURUNDI
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